Le réveil.

Je n’ai rien à dire sur le réveil.
Je ne sais pas quoi inventer ni raconter.
T’es chiant avec tes idées.

 

Je me réveille souvent. Au moins une fois par heure. Je sors de mes contemplations de la vie qui s’enfuit trop vite. Je sors de ma torpeur et je retourne dans le monde réel qui n’existe que pour eux. Et pour moi lorsque je sors de mon monde pour remplir le frigo. Je n’aime pas les réveils. Ils font toujours quitter un lieu invisible beaucoup plus paisible. Sauf peut-être les fois où l’on cauchemarde. Et encore. L’avantage avec le sommeil et ses rêves est qu’il nous est toujours possible de fuir dans un sursaut. Fuir pour le réel, hélas, mais cela reste une fuite comme une autre. Fuir le réel dans un sursaut. C’est difficile à faire sans que cela soit irréversible. J’aime mieux le sommeil. Et rêver en étant consciente. Consciente de ne pas être dans le monde réel. Dans cet autre monde tout arrive. Tout ce qui me passe par la tête.

Je n’aime pas vraiment les réveils. Sauf quelques fois, lorsque le monde réel est calme et silencieux. Quand le chat ronronne gentiment et se couche contre moi. Quand le sol est blanc et qu’il se confond avec le ciel.
Sinon je préfère encore dormir.

Au moins on m’emmerde pas quand je dors.

 

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La plénitude.

Il fait encore nuit. L’extérieur est calme. Pas de mouche aux fenêtres. Je suis seul, lové dans mon fauteuil. J’aime beaucoup ce fauteuil. Je baille. Il est encore tôt, j’en suis sûr. Elle dort encore, étalée dans son lit. J’aime beaucoup ce lit. Soudain, une odeur. Troublante. Mais oui, j’en suis sûr. Mon estomac se serre. Cette odeur. Cela faisait si longtemps. Je pensais ne plus jamais la sentir. Elles me manquent tellement, je ne m’en étais pas rendu compte. Je regrette néanmoins l’absence de leur chant, mélodieux, qui me donnait toujours des frissons jusque dans le bout de la colonne vertébrale. Oh ! Il faut que je les rejoigne. Il faut.
Je me lève, vite. M’étire rapidement pour effacer tout reste de sommeil dans mon corps. Ah ! Vous me manquiez tant mes chéries ! Je m’approche, je les sens de plus en plus forte. Je ne peux plus rien contrôler. Il me les faut. Maintenant.
Ah ! Elles sont là. Belles. Presque rangées et assorties. Elles me regardent avec amour. Je le sais. Je fond en elles. Ah ! Si peu. Vous êtes si peu. Où êtes vous passées ? Ah ! Revenez !
Panique.
Elles ont pratiquement toutes disparues. Pourquoi m’avez-vous quitté ? Je suis si triste. Mon estomac est noué. Je souffre.
Il me faut aller la voir. La réveiller. Lui expliquer mon désarrois. Elles sont parties. Ma vie est fade. Je pleure devant les quelques restantes. Et elles pleurent avec moi. Réveille-toi ! Aide-moi ! Sauve-moi ! Je l’appelle.
Elle ne répond pas. Grogne tout au plus. Je l’appelle encore. Pas de bruit.
Il est à coté d’elles. Il m’observe. Je suis certain qu’il les a cacher. Je lui demande, mais il ne répond pas. Il ne répond jamais. Je l’attaque, saute en son sein, et tente de regarder à l’intérieur. Il vacille. Ses cris résonnent sur le carrelage. Il se répand un peu sur moi et le sol, mais n’explique aucune des disparitions. Au loin, je l’entends, elle. Elle bouge, je crois. Je l’attends. Elle saura m’aider. Elle le fait toujours. Puis, impatient, je décide finalement d’aller à sa rencontre. Il serait dommage de la manquer. Je m’approche de son lit. Elle s’assoit et me regarde. Souffle. Elle semble apaisée. Grogne. J’attends. Je pose ma tête contre elle. Souffle. Puis elle bouge. La couette, ma douce amie, vole à l’autre bout du lit. Elle pose les pieds au sol. Grogne. D’un pas lourd et gracieux, elle se dirige vers elles. Je lui montre le chemin tout de même. Elle les regarde. Et jette un regard vers moi sans rien dire. J’aime lorsqu’elle me regarde et qu’elle. Grogne. Elle a compris, je crois. Ah ! Elle sait. Elle connait leur repère. Sa main pousse la poignée de la porte de la cuisine. Ah ! Elle s’approche de leur repère. Je le sens. Mon estomac frétille de bonheur. Sa main plonge. Ah ! Elles sont là ! Oh ! Mes chéries ! Elle s’approche de leur place habituelle, délaissée et les verse. Oh ! Cette odeur !
Oh !
Je m’en vais les voir. Leur dire tout ce que j’ai sur le coeur. Je gémis de bonheur tout en communiant avec elles. Elle s’en retourne dans son lit, après m’avoir tapé fraternellement le dos. Je l’aime tellement quand elle me sauve et me rapporte mes chéries. Un nouveau gémissement de plaisir s’échappe de moi.
La plénitude.Albert von Schrenk-Notzing1

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Je pourrai écrire. Écrire tout ce qui me passe par la tête. Tout. Toutes ces idées, tous ces récits qui n’existeront jamais. Je pourrai écrire. Passer mes journées crayon au poing à remplir les lignes violettes et bleues de mon écriture. Je pourrai. Je pourrai étaler tout ça. Remplir et vider. Je pourrai faire de tout cela quelque chose. Rien.

Je pense trop vite et n’écris pas assez. Vite. Et rapidement j’oublis tout ces mots inlassablement invisibles.

Je pourrai écrire à l’infini. Je pourrai te parler de ma vie, de mon Vide et de mon Rien. Ou de mon chat. Ou de ma contemplation de la vie qui passe devant mes yeux.

Je pourrai.

Mais j’ai la flemme.

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