Écrire et c’est le vide.

C’est étrange et dérangeant de sentir parfois, une envie si forte qu’elle vous oblige à vous lever. Écrire. Déverser encore et toujours des flots de lettres, de mots sans suite. Fermer les yeux, essayer de faire le vide et sentir encore et encore ces mots, ces paroles dans notre tête, sans jamais les faire partir. Écrire et c’est le vide.

J’ai du mal à écrire, sans raison. Peut être mon jugement sur moi même et mon écriture vient de baisser. Ne pas se comparer aux autres est un bon moyen de se prouver que l’on écrit bien. J’ai forcé cette comparaison, je suis étonnée de ce que j’ai pu trouver, et j’ai du revoir mon jugement à la baisse. J’ai des doutes concernant l’utilité de ce que j’écris. Je sais que j’écris pour moi avant tout, je sais aussi que j’ai horreur de me décevoir. Pourtant je ne me déçois pas, pas si je ne lis pas. Ma logique me dit alors de ne plus lire, jamais, ou alors juste pour faire semblant de m’intéresser. Lire le journal, des bandes dessinées, des lettres. Les lettres. Je me déçois encore une fois. Je ne sais pas écrire sur le moment. Il me faut attendre que les mots viennent. Que ma tête soit pleine à craquer, que je ne puisse plus fermer les yeux sans les voir et les entendre. Il m’est impossible d’écrire à quelqu’un une lettre qui sort de ma tête de cette façon. (…)

[01-05-09]

Ω

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Train.

Pour l’instant, c’est calme. Le train est pourtant tellement bruyant et désagréable. Le vrombissement du moteur et le mouvement du véhicule ajouté au soufflement de la climatisation et à la sonnerie de la gare environnante… tout ceci est épuisant.

Je suis maintenant de retour vers mon grand chez moi. Malgré tout ce que j’en dit, mes colocataires sont une vraie famille pour moi, et ne pas les voir pendant tout l’été est assez dur. J’espère régler les problèmes financiers assez rapidement à la rentrée de septembre. J’ai parfois l’envie de partir à cause de toutes ses petites choses stupides et tellement faciles à éviter.

Maintenant le train repart. Toujours ce bruit de vitesse. A l’intérieur du wagon, je ne ressens pas le vent dû à cette vitesse. J’aimerai pourtant le sentir, la climatisation, néanmoins rafraichissante est insupportable. Dehors, le soleil sur fond de nuages gris pale. À intervalle régulier, un poteau coupe le paysage tout près du train, d’autres rythmant son avancée plus loin. Des arbres, puis des champs jaunes et rouges, rarement une maison ou deux, apportant en même temps un accès à internet inaccessible. De vieilles railles rouillées, et entrepôts taggués, un skate parc peut être.

Saint Ramber d’Albon. Gare, encore l’impossibilité de se connecter à internet malgré la profusion des sources. Quatre quais, il n’y a qu’un seul train. un enfant choisis de ramasser une pierre plutôt que de saluer de la main son père (probablement) qui vient de monter dans mon train.

Départ.

J’ai froid. De vieux wagons à gauche, des citernes à droite. retour dans la nature. Maïs à profusion. Puis arbres fruitiers gorgés de fruits attendant d’être cueillis. Encore des wagons citernes. Je n’ai aucune idée du prochain arrêt, aucune voix n’indique quoi que ce soit. C’est un nouveau TER, l’annonce est affichée et non dite. Seulement je suis dos à elle. Bâtiments industriels numérotés. Cheminée d’usine. Freins de train. Ville à droite et à gauche. De l’eau coule du train.

Gare. Je ne connais pas le nom de cet endroit, mais j’ai profité de l’arrêt pour changer de coté de banquette. Pas d’affichage. Pour l’instant encore des habitations. Puis une ligne parallèle à la mienne. Au loin, un paysage comme je les aime, de la campagne. Freins. Nous entrons dans une ville. Je regarde au dehors pour trouver le nom de celle là. Freins. Saint Clair les Roches. Départ.

Je fatigue, je repense à mon week-end mouvementé. Tunnel. Eau. À gauche ancienne droite un lac ou rivière ou des touristes dont des skis nautiques tirés par un cerf volant. Le paysage pourtant joli est lassant, encore de l’eau en bas. Plus calme cette fois. Un bateau. Je me laisse hypnotiser par le paysage. Freins. Vienne.

Lyon. La gare m’est totalement inconnue. Aux dires du père de M., cette gare est plus petite que celle de Part-Dieu, mais il n’empêche que Perrache a un élément que n’a pas l’autre : un quai ex-centré. Un escalator pour monter au dessus du quai d’arrivée, traverser toute la gare à pied, puis redescendre par des escalators, puis longer une voie pour enfin trouver la J, qui est en diagonale, un peu n’importe comment. Voie J qui se trouve en fait à coté de celle ou je suis arrivée mais de l’autre coté de deux voies.

Dans mon wagon, une femme qui est arrivée en téléphonant à sa fille et sa mère me regarde taper. Elle a l’air un peu fatiguée et contemple tout ce qui l’entoure avec un petit sourire.

[24-08-2009]

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