A Scanner Darkly.

A Scanner Darkly. 2006. USA. De Richard Linklater. Avec Keanu Reeves, Robert Downey Jr., Winona Ryder. (D’après Substance Mort, de Phillip K. Dick)

Contrairement aux films habituels, A Scanner Darkly n’est pas en « vraies images avec des humains », sauf qu’il ne s’agit pas non plus d’un dessin animé/film d’animation. Les images du film sont redessinées numériquement, par dessus j’ai l’impression. Bien sûr, on reconnait les acteurs, et d’après moi, le rendu colle parfaitement à l’ambiance du film et à l’histoire.

Mais l’histoire, qu’elle est-elle ?
En essayant de ne pas trop en dire, c’est l’histoire de Bob Arctor/Fred (Keanu-chou Reeves), l’un toxicomane, l’autre policier infiltré de la brigade des stupéfiants enquêtant sur Bob Arctor. Oui c’est un peu paradoxal et ça serait impossible si les policiers n’étaient pas dans des costumes étranges supprimant totalement leur identité. C’est une combinaison intégrale qui de l’extérieur change constamment, comme un amoncellement de morceaux de personnes, hommes ou femmes, clignotant pour empêcher que l’on s’attarde sur l’une de ses parties. Visuellement on frôle l’épilepsie mais c’est génial ! (Et je pense qu’en « vrai film » ça n’aurait pas aussi bien rendu.) L’autre chose qui change de d’habitude dans les films « à policiers sous couverture » c’est que ces personnes sont camouflées dans leur « vraie » vie, au commissariat et non le contraire. Ils apparaissent comme eux-même lorsqu’ils sont en train de travailler à l’extérieur sous leur autre identité.

Donc, tous des policiers ne savent pas qui sont les autres, presque personne dans le commissariat connait leurs vraies identités. Bien entendu personne ne sait que Fred est Arctor, LE type sur qui ils veulent tout savoir, et le « pauvre » Arctor, qui enquête sur lui-même et ses amis les drogués à la substance M (je simplifie) est un peu perdu et désemparé. Enfin vous vous doutez qu’enquêter sur soi, sans que personne ne se rende compte qu’il s’agit de soi ça a de quoi retourner la tête. (Et puis y a la drogue aussi)
Ce n’est pas tout, bien entendu. C’est plus profond qu’un simple Keanu Reeves dessiné qui enquête sur lui-même. Allez le voir, il en vaut vraiment la peine ! Oui, j’insiste ! Parce que même en tant que Keanu-phile, je n’avais jamais entendu parlé de ce film là, je ne sais pas trop pourquoi il est passé discrètement à la trappe lors de sa sortie. (si on peut dire) Mais il poutre ! Zou ! On regarde ! 

Ce que je n’allais pas omettre c’est qu’il s’agit au départ d’un livre, Substance mort (A scanner darkly en VO, donc), de Phillip K. Dick, que je n’ai pas lu mais que l’On m’a conseillé, et que je vais lire prochainement.