Voilà, aujourd’hui, j’ai rendu mon mémoire de master 2.
Il est donc temps de faire une petite rétrospective nostalgique de ces 5 années de folie.
Alors, tu le sais si tu me connais en vrai ou si qu’on est coupains sur twitter, je suis en fac d’Arts plastiques. Voilà, j’en entends déjà rire certains au fond, d’autres font des « pff » tellement c’est ridicule ce que j’étudie. Sérieusement, ça m’est déjà arrivé. Alors que, ça reste MES études, je comprends bien que ça puisse ne pas t’intéresser et que tu n’aies absolument pas envie de faire ça, mais c’est MES études alors ta gueule. J’insulte pas les mécheux de droit parce que je trouve ça chiant le droit.
C’est sûr, je vais pas te mentir, je vais pas sauver de vies, hé non ! je suis pas en médecine. Et non, je ne dessine pas (enfin très très peu), et non, je ne suis pas aux Beaux Arts. Quelle idée saugrenue ! (Parce que, vois-tu, je fais aussi la promotion de la fac aux salons de l’étudiant à Lyon et à Sainté, et qu’on m’en a posé des questions connes. Du style faut faire une MANAA avant la fac ? (mise à niveau nécessaire pour les écoles privées de trucs du type design d’intérieur, infographie, etc.) alors qu’on a quasi pas de cours de dessins… )
Je ne vais pas te parler de ce que j’ai appris en détail, ça m’a pris 3 années de licence, j’ai pas vraiment envie de détailler tout ça ici. Si ça t’intéresse, tu peux toujours t’inscrire dans mon université, ils sont gentils. (ou me poser des questions, sinon, ça marche aussi. Mais je vais pas te filer mes cours hein.)
Alors, la fac d’arts pla’, c’est quoi ? C’est bien ? T’en fous pas une, avoue !
C’est sûr qu’on fait pas 35h quotidienne, mais on a pas mal de boulot à faire à la maison. Après c’est sûr que si tu ne le fais pas, ça te fait pas mal de temps libre. Surtout en master recherche. Il y a le master recherche, que j’ai fait, et le master enseignement, IUFM, tout ça, et eux ils bossent beaucoup beaucoup vu qu’ils préparent le CAPES, pour enseigner. Nous, on recherche, quoi faire, quoi lire, quoi étudier, quoi écrire, etc.
Mais avant tout ça, il y a la licence. En licence on a plein de cours théoriques plus ou moins ésotériques, esthétique, sciences de l’art, histoire de l’art, cinéma… Heureusement, on a aussi de très bon profs passionnés. (Bon, je vais pas te mentir, les cours de cinéma m’ont toujours royalement fait chié, malgré la prof sur-culturée, mais aussi le cours le vendredi matin/aprèm, c’était pas le meilleur créneau…) Et on a aussi plein de cours de pratiques plastiques, photo argentique, vidéo, arts num’, dessin, etc.
En première année, ça m’intéressait moyennement tout ça, j’étais là parce que j’avais rien trouvé d’autre à faire après le bac et je savais pas vraiment pourquoi j’étais là. J’avais pris photo argentique, parce que faut pas déconner et le prof avait l’air marrant, et webdesign, histoire de, mais au final j’en savais au moins autant que le prof et pourtant j’suis pas une spécialiste… C’était un peu flippant la fac au début, malgré la petitesse de la notre (et de la ville), mais quand tu viens d’Ardèche, tout semble grand. Mais finalement, comme on n’était pas beaucoup, on s’est vite tous parlé (en gros) et on est tous devenus potes (en gros). En janvier j’ai emménagé avec mes colocs dans notre ex-grande maison. (J’avoue, ça aide pour avoir plein d’amis crevards qui viennent juste aux soirées se mettre la race.) Au deuxième semestre (donc janvier-juin) on a eu la grève de folie pour la masterisation (enfin contre) et on a pas eu cours pendant quelques mois, on a fini en juillet et la masterisation est passée. Tous ceux qui sont restés jusqu’aux partiels et rattrapages ont eu leur année, les autres sont partis.
150 en septembre, à peine 80 en juillet. Ecrémage naturel.
(La masterisation, c’est cette daube qui fait que, maintenant, il est obligatoire d’avoir un bac +5 (master) pour passer les concours d’enseignements (CAPES et agrégation). Avant il suffisait de la licence. Bien joué les mecs… y avait trop de profs, je comprends… -_-)
En L2, on prend les mêmes et on recommence. J’étais encore avec mes fameux colocs, on était tous ensemble en cours en groupe, c’était cool. On avait toujours de la théorie et de la pratique. J’ai repris photo, dessin-peinture et vidéo si je me souviens bien. C’était un peu chiant vidéo ; photo c’était toujours génial, et dessin-peinture ça allait, parce qu’il y avait les copains et que le prof était marrant.
90 en septembre, 60 en juin. Ecrémage naturel.
En L3, on a eu LE cours qui pique, tu sais, ce cours qui dure les deux semestres et dans lequel tu dois faire UN boulot pour l’année, et UN mémoire (par semestre, bon.) Et quand je dis UN boulot je parle d’un truc vraiment travaillé pas d’une merde posée fin avril histoire de dire j’ai fait un truc tavu. Et le mémoire où on décrit notre travail et où on l’analyse et où on le relie aux autres artistes, ceux qu’on veut. (Ceux qui vont avec notre boulot) Ce cours c’est la préparation au master. Et y a pas à dire, ça prépare bien. Sauf que t’es obligé de survoler vu que tu as d’autres cours. Parallèlement on a eu un cours où on avait un sujet par cours (1sem/2) et on devait le rendre le cours d’après. Sinon j’avais encore et toujours photo argentique (mais en double cette fois, j’avais feinté) et je devais avoir une autre option mais je sais plus trop. Enfin c’était une année sympa, un peu plus bourrine que les autres de part ce super cours qui pique. Notons, s’il vous plait, que c’est à ce moment-là que j’ai commencé ce qui fut mon boulot de master. Ouaip.
70 en septembre, 50 en juin. Licenciage de masse.
La licence, c’était pas mal, on était presque cadré, on avait des cours palpitants, de la pratique artistique (et c’est important, parce que sans ça, c’est vraiment pas aussi cool. J’dis ça parce que toutes les facs d’arts ne le propose pas.) On voyait pas mal de choses dans tous les domaines, on pouvait vraiment essayer des choses sans trop se prendre la tête. Les profs n’étaient pas fermés à telle ou telle pratique, on pouvait vraiment faire ce qu’on voulait. Bon tu te doutes qu’en photo si tu te ramenais avec une sculpture ça le faisait pas, mais t’as compris l’idée.
Ensuite, c’est le master. Avec la séparation recherche/enseignement qui a fait que, en tant que branlos de recherche, on n’a plus vu les copains enseigneurs. En même temps, la super coloc s’est scindée, ils sont partis, je suis restée avec mes 7 nains. Et j’ai re-déménagé en janvier suivant dans mon actuel appartement.
En M1, tu comprends que tu vas te faire chier si tu fais rien de tes journées. 8h de cours/semaine au max. Et surtout, une majorité de cours d’anglais général pour tous les M1 d’ALL (Arts, Lettres, Langues). Oui, on a eu plus de cours d’anglais que du reste durant cette année. Logique. Ouais. Surtout, et j’ai omis de le préciser mais y a pas anglais en L3, alors va y que ça galère. (on a anglais et français/grammaire/mythologie grecque/latine/chrétienne en L1, et L2, et c’est bien relou.) Et puis, on avait une « option », semestre 5, un truc sur la contrainte, et semestre 6 je me suis exportée à l’ENS de Lyon, rien que ça, pour suivre une MasterClass de commissariat d’exposition d’art contemporain, avec l’IAC de Villeurbanne. Non, commissariat c’est pas la police, c’est l’organisation d’expo. On a choisi des oeuvres, et on a fait une belle expo à l’ENS.
Sinon, les cours qu’on a eu c’est principalement des « cours » avec nos directeurs de mémoire. Alors, oui, on en a eu 2, un principal, qu’on a gardé en M2, et un secondaire, qui ne faisait pas les M2, on l’a appris à la rentrée de M2. Blasés.) Le « but » du M1, c’était d’établir un projet, de réaliser ce projet (donc notre oeuvre, ce qu’on voulait, comme on le voulait), et d’écrire dessus. Analyse, références, etc. Dans ce cours là, on parlait de notre avancement, de nos galères, etc. En gros, on pleurait parce qu’on n’y arrivera jamais que c’est trop dur ouin, et on demandait si on pouvait faire ça, ça ou ça.
Un mémoire par semestre, plus un mémoire de préparation en septembre. 25 pages, puis 40, puis 70. Total de 135 pages. (mes pages à moi, pas les pages demandées hein.)
30 en septembre, 25 en juin.
En M2, tu comprends qu’en fait en M1, tu avais plein de cours et c’était bien. Cette année j’ai eu, AU TOTAL, 18h de « cours ». Dont 100% de « je galère Mr, sauvez moi ! », ou, cours avec notre directeur de mémoire. (un seul cette fois) On est 8. Dont 4 anciens colocs, et 2 copines d’anciens colocs. Ambiance familiale, tout ça. Donc, le but de cette année c’est de reprendre ce qu’on a produit en M1, de finir et de faire un vrai mémoire dessus, bien tout fini. Cette fois, pas de mémoire à rendre avant juin. Mais cette fois, il fallait être un peu sérieux. Donc, je suis allée à la BU, ouais ouais. J’ai assez glandé durant cette année, parce que ça me faisait royalement chier cette histoire de mémoire. Alors j’ai écrit Möbius, bon j’ai pas fini, ouais. Zut hein. Et après j’ai relu mon mémoire de M1, j’me suis dit qu’en fait j’avais pas écrit que des conneries dedans. Et, parce qu’il fallait bien s’occuper un peu, j’ai repris tout ça, en virant tout ce que je ne voulais pas aborder (c’est à dire les 3/4), j’ai corrigé mes bêtises, j’ai ajouté des trucs (beaucoup), et j’ai complété avec tout un tas d’autres trucs que j’avais pas écrit avant, principalement parce que j’avais rien lu. Mais clairement, je me suis énormément pris la tête sur mon mémoire, même si j’ai passé quasiment toute mon année à rien foutre, à jouer aux Sims, à me battre avec Machin, à faire des cheesecakes et à dormir. Je suis sûre que ma tension n’est pas descendue en dessous de 250 cette année, je suis restée molle, parce que c’est ce que je fais le mieux, mais version tendue.
J’ai une facilité à écrire, à cerner le problème tout de suite, parait-il. Alors j’ai écrit sans me prendre le chou de Bruxelles à faire des belles phrasounettes. Tu la connais cette putain de première phrase d’intro. Ouais, celle qui te fait péter un câble parce que tu sais pas comment la tourner sans faire philo niveau bac. (« depuis l’aube de l’humanité, l’homme a toujours… », ça c’est MAL.) Il n’empêche que même en ayant de la « facilité » niveau écriture (et puis d’ailleurs, je ne suis pas d’accord, désolée mais j’écris depuis que je sais faire, c’est de l’entrainement, comme au sport. J’suis une athlète de l’écriture. Ouais.), ça veut pas dire que j’ai pas galéré à trouver quoi raconter. Au contraire.
Mon secret pour réussir à écrire sans se prendre la tête ? La fatigue. Et j’avoue être assez déçue de ne pas boire ni me droguer, parce que je pense que j’en aurais écrit des trucs cools comme ça. Enfin, j’me suis retrouvée avec 70 pages tapées, j’me suis dit ça suffit main’nant. J’ai finalisé mes parties, MES 5 PARTIES, oui. (oui, parce qu’on est pas obligé de se la jouer scolaire, heureusement) Et j’me suis pris le chou romanesco sur la mise en page. InDesign, mon meilleur ennemi. Et contrairement à l’an dernier où j’avais relier avec mes petites mains mes deux exemplaires de mémoire, j’ai fait ça « à la pro » chez un imprimeur en ligne (Blurb), et même que c’est un peu la classe. Bien sûr, tu penses, j’ai pas fait de photos de mon mémoire avant de le rendre, et mon 3e exemplaire est chez Mr Zombie. Echec. Mais il est super beau, j’te jure. (j’ai foutu une photo d’IG au dessus pour que tu puisses te faire une petite idée, mais ouais, on voit qued’)
Total de 150 pages.
8 en septembre, 8 en juin.
On sera 5 de notre cours en prépa agreg’ l’an prochain. (oui, 5 des 6 colocs et pièces rapportés, la 6e ? elle retape parce qu’elle coud trop pour mémoiriser.)
Dans une quinzaine de jours, c’est la soutenance. C’est total suspense, je ne sais absolument pas quoi raconter, ça va être bien.
En conclusion, je dirais (formulation merdique que j’ai utilisée jusqu’en M1) que la fac d’arts plastiques, c’est bien. On a la chance de pouvoir faire ce qu’on veut dans la limite des stocks disponibles : comme on a eu pas mal de bon prof (et quelques cas, je ne le cache pas, y’en a toujours), on a pu découvrir pas mal de trucs supra chouettes, avoir une culturation bien complète (niveau histoire de l’art, tout ça), bref on a pu s’intéresser à énormément de choses. Et on a aussi eu la chance d’être dans un cursus qui, bien qu’il n’apporte pas de boulot (ahahahahahah *pan*), nous ouvre l’esprit et nous apprend à réfléchir par nous même, et pas juste sur ces blaireaux d’artistes contemporains. Et ça, mon poulet, ça vaut tout l’or du monde.
(Mon boulot ? Ici, ici, ici, et là)
Wonderfoool!