La faim.

Il est là, assit par terre. Il a presque l’air heureux d’être là, contre le mur de sa chambre, assit par terre. Les yeux entr’ouverts il semble fixer le vide en face de lui. Il fixe le vide à l’intérieur de lui. Dans ses bras un jeune chat noir. Ils semblent paisibles. A intervalles réguliers, ils se jettent de petits regards complice, puis il retourne dans son néant intérieur.
La pièce est sombre.
Il est toujours là, assit par terre. Il ne bouge pas vraiment. Une main sur le chat, il lui transmet un semblant de compassion. Le chat lui bouge. Il est blotti, la tête contre l’estomac de son maitre. La tête dans l’estomac de son maitre.
Il est là, assit par terre. Le chat blotti apprécie la chaleur de son maitre. Sa main remue, essayant de saisir le chat. Il baisse la tête, regarde calmement le trou que l’animal à creusé dans son corps. Il sourit. Le chat a faim. Lentement il se nourrit des viscères de son maitre. Le chat creuse et déchiquette un peu plus la peau du ventre de son maitre. Il mâchouille ses intestins.
Il est assit, il a faim. Ses yeux se baissent sur ce chat qui le dévore petit à petit. Il l’attrape par les pattes arrières et plonge ses dents dans l’une de ses cuisses. Le chat ne tressaille même pas. Il est bien trop occupé à ronger l’une de ses côtes.

Φ

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Le bonheur invisible du néant de ta vie.

Des fois je m’énerve contre moi, trop peu souvent sur les autres. Pourtant je crois qu’ils le mériteraient plus que moi. Mais voilà, je me connais trop, je suis devenue cette amie un peu trop proche de toi, un peu trop semblable à toi qui t’énerve par ses défauts que tu ne reconnais que trop bien chez toi. Alors tu lui fais la remarque tout en sachant que rien n’y fera vu que nous réagissons toujours de la même façon navrante et insensée. Tu cesses de réagir à ses défauts et parfois tu te surprends à les aimer, à te complaire dans tout ça sans savoir pourquoi ni sans que cela ne t’apporte rien d’autre qu’un peu de néant.

Peut-être que c’est ce néant ambiant qui fait que tu aimes te complaire et te baigner dans ces défauts, ces erreurs de comportement qui t’énervent quand tu n’y penses plus. Tu sais malgré tout que tu te noieras dans tout ça un jour et que ce jour tu te rendras comte que tu as toujours été seul, à nager dans le bonheur invisible du néant de ta vie.

[08-09-12]

Ω

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Je n’ai pas de rêves.

Je n’ai pas de rêves.
Tu sais, je parle du rêve qui te donne envie d’accomplir des trucs, de vivre certaines choses plus que d’autres. Le rêve, le but dans ta vie.

Je n’ai pas de rêves. Bien sur que j’ai des rêves à la con du style rencontrer bidule truc machin chouette. (j’ai une liste) mais rien ne relevant de « ma vie », de ce que je pourrais faire ou avoir envie de faire. Vraiment envie de faire.

Je n’ai pas de rêves. Je n’ai pas d’ambitions, pas de but à atteindre. Ce n’est pas que j’ai déjà atteint mon précédent rêve. Non. C’est juste que je n’ai rien encore trouvé de suffisamment intéressant, qui me fait vibrer suffisamment pour me sentir poussée par une sorte de force à le réaliser à tout prix.

Je n’ai pas de rêves. Je m’ennuie dans la vie. L’ennui, c’est un peu le sujet de mon mémoire de master. L’ennui est juste évoqué dedans mais si jamais je décide de continuer en master 2 l’an prochain, ça sera mon axe principal. C’est ce dont je parle le mieux.

Je m’ennuie. Je m’ennuie parce que je n’ai pas de rêves et parce que je n’ai, pour l’instant, rien trouvé de suffisamment intéressant pour faire cesser mon ennui.

Je m’ennuie. J’attends. J’attends de trouver quelque chose d’intéressant. J’ai arrêté de chercher. J’ai lu, dessiné, peint, essayé la musique, joué, cuisiné, photographié, fabriqué des trucs,  écrit… L’écriture est pour l’instant ce qui me plaît le plus dans mon ennui. Je n’ai pas encore décidé si c’était d’écrire des choses qui m’intéressait ou le simple fait d’écrire en tant qu’action sans but propre. Pourtant écrire m’ennuie. Trop de mots de bousculent dans ma tête à longueur de journée et de nuit et je n’arrive pas à les noter. Alors je les laisse défiler dans ma tête et ils m’ennuient.

Je n’ai pas de rêves. Un jour ça m’arrivera sûrement et ce jour là je comprendrai peut-être ce que c’est de vivre avec une envie, une raison de faire des choses, un but à atteindre. Mais en attendant, j’attends et j’écris mon ennui.

Non. Je n’ai pas de rêves dans la vie.
Non. Je ne sais pas quoi faire de ma vie.
Mais un jour ça viendra.

[12-06-12]
[Initialement publié sur le Divin Blog]

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Manifeste de l’indigestion chronique.

ω

 
Foetus, hôte de l’être, emphase de l’éther dans l’immensité de la marée de mère,
Il se fait tourbillon dans la tasse de bave et d’éther à l’arôme de bile.
Le thé au rat, expectoration chronique du métro.
Cette déglutition amère de la mère des morts sort dans la mare d’os d’or.
Les expectorations de l’homme sont les arêtes asthmatiques des mots de la mer ;
Le port estompe la digestion des arêtes du phasme.
Le sort de la limace morte rame dans la bave de l’océan,
Les hématomes à la bile de rose sont la porte de l’océan de l’âme.
La phase d’expectoration du pathos de la digestion devient le sommet de l’emphase atmosphère de déglutition.
 

ω

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