La photographie argentique, pour les jeunes numériques – 2

by Indigestes on 5 mars, 2013, one comment

Dans l’épisode précédent, vous avez découvert le développement de la pellicule ! Maintenant, la suite !

*Le tirage*

Et maintenant, le tirage au labo ! (Il faut bien attendre que la pellicule soit sèche. Une heure, c’est bien. Le sèche-cheveux, c’est non !)

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Le labo, c’est une (grande) pièce, entièrement hermétique à la lumière, avec une (ou plusieurs) ampoules inactiniques. Les ampoules inactiniques sont des ampoules spéciales qui n’altèrent pas le papier photo. (souvent elles sont rouges, mais peuvent être vertes ou oranges) Dans le labo, LE truc, c’est l’agrandisseur. C’est une espèce de lampe-girafe. Tu as une base (là où tu poses la feuille), un pied d’où est fixé la partie lumineuse, qui est réglable d’ailleurs. (mais on en reparlera après). Avec l’agrandisseur, il faut, encore, des produits. Les mêmes, c’est pas compliqué. Les doses sont pas les mêmes, mais ça reste du révélateur, de l’eau vinaigrée, et du fixatif. Et une cuve d’eau froide, pour rincer.
Cette fois, donc, tu es dans le rouge, et non plus dans le noir. Heureusement. (Si tu fais de la couleur, il faut être dans le noir par contre) Etape 1, lumière rouge (on éteint l’autre ampoule, au cas où y’en a qui doutent). Etape 2, les bacs de produits. Etape 3, le combat avec l’agrandisseur. Comme je l’ai dit, c’est une sorte de lampe. Une lampe avec un minuteur et différentes ouvertures de diaphragmes. Le diaphragme c’est, en photo, la partie de l’appareil photo qui s’ouvre plus ou moins, pour laisser passer beaucoup de lumière lorsqu’il fait sombre, et en laisser passer moins lorsqu’il fait grand soleil. Tu sais, le chiffre, là, 2.8 ; 5.6 ; 8 ; 11 ; 16 etc. 2.8 = ouvert = beaucoup de lumière qui passe (quand il fait sombre). 16 = fermé = peu de lumière qui passe (plein soleil). Et bah là, c’est exactement pareil. (les réglages basiques de l’agrandisseur, c’est 8 pour les planches contacts (on en reparle), et 11 pour les photos en petit format, à 10 secondes.). J’ai pas besoin d’expliquer le minuteur je pense.

Cette bestiole-là elle va servir à passer du petit négatif, au beau tirage papier en positif. Dans l’agrandisseur, il y a une partie amovible où s’insère le négatif. Soit c’est un cadre déjà à la taille de la photo, soit c’est deux plaques en verres avec des petits volets réglables pour cadrer comme tu veux (pratique si 120mm, et non 35mm pour la pellicule). Et donc, il y a une ampoule, au dessus du porte négatif, qui se dirige vers la base (la table). Et tu te doutes, le papier, il va sur…la base ! Bravo !

La planche contact, c’est l’équivalent de la préview de tes photos, parce que y a pas à dire, les négatifs c’est pas génial pour voir précisément ce qui se passe sur tes photos. Pour faire une belle planche contact, on utilise un truc exprès, qui cale les négatifs et les aplatie. Le principe c’est que, tu as dans ce truc, d’abord la feuille photosensible, puis par dessus les négatifs. Tu fermes l’espèce de boite plate et hop ! Lumière ! Comme j’ai dit, le réglage « j’ai la flemme de faire des essais », c’est 10 secondes, Ø8 (Ø, c’est ouverture) Mais normalement, une fois que les bouts de pelloche sont dans les encoches, tu coupes un tibout de papier, tu le cales dans la boite, et en utilisant un cache, tu éclaires 5 secondes une partie, puis, tu décales et éclaire encore 5s la même partie et la nouvelle, puis tu caches plus rien, et 5s d’éclairage. Tu te retrouves avec un bout à 5s, un à 10s, et un à 15s. Normalement, tu te rends vite compte si tu es plus près de l’un ou de l’autre, et tu ajustes pour faire la planche contact (après avoir mis dans les bacs de produits, hein, sinon c’est blanc.). (Faites des essais, parce que, quand même, une feuille A4, c’est pénible si c’est raté.)

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Les tirages ! A ce moment-là, tu vois sur ta planche quelles photos sont cools et réussies, pratique ! Alors tu en sélectionnes une, tu places le négatif dans l’encoche prévue à cet effet dans l’agrandisseur. Ensuite, avant de mettre ton papier, tu allumes l’agrandisseur et tu regardes ce que ça donne. Là tu règles la netteté (avec un miroir à pied spécial) et la taille suivant la taille de ton papier. Pour la taille, c’est en faisant glisser le bloc lampe sur le pied, plus haut, c’est plus grand, et plus bas, c’est plus petit. Le must, là, c’est d’avoir une photo déjà faite et de se caler dessus. Sinon, les agrandisseurs ont des caches rouge, pour permettre d’avoir la feuille photosensible posée sous la lumière sans que ça lui fasse quoi que ce soit. (mais personnellement je trouve qu’on voit pas assez comme ça, pour bien se caler et pour faire la netteté). Une fois que c’est tout bon, soit tu fais des essais, exactement de la même façon que pour la planche contact, mais cette fois Ø11. (donc, 5, 10, 15s) (Pour les essais, imaginons, à 5 c’est blanc (donc on voit rien, c’est pas assez), à 10 c’est gris-bof, et à 15 c’est noir (donc trop de temps) (c’est pas possible, à ce point là, mais c’est un exemple), ça se situe donc entre 10 et 15 secondes. Là, simple, il faut faire 12, 13 et 14s, pour être sûr. Donc même bordel qu’avec 5, 10, 15, sauf qu’on prend un petit bout pour chaque temps. Simplement.) Puis lorsque le temps est trouvé, feuille entière ! Donc on cale la feuille pour que l’image la remplisse (ou laisse un beau cadre, au choix. Y a des trucs exprès pour faire des supers cadres d’ailleurs).

Une fois que la feuille est flashouillée, il faut la mettre dans le révélateur 2 minutes, puis bain d’arrêt le temps de rincer, et fixateur 4 minutes. (les temps, c’est en gros, vaux mieux trop longtemps que pas assez.) Une fois que c’est fait, c’est possible de la regarder à la lumière normale. (mais il faut rincer 10 minutes hein, sinon merci les produits qui puent. Et séchage. Là, tu peux sèche-cheveux-iser.)

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Les bêtises que j’ai fait et qu’il ne faut pas faire :

En numéro 1, le mélange de produit, c’est NON ! Parce que révélateur et fixatif, ça réagit ensemble et ça pue la mort. (et puis ça n’a aucune utilité surtout.)
2 : on se lave les mains, et on prévoit des chiffons. Parce que y a toujours un moment où il faut récupérer la feuille dans le produit, et les produits ça tache. Et en plus, ça marque le papier vierge. Si tu as, par exemple du fix’ sur les doigts, ta feuille n’affichera rien à ces endroits là. (les impressions d’empreintes digitales ça peut être classe sur le bord d’une photo, mais pas si c’est accidentel) (Pareil, faut éviter de se frotter les yeux, de se mettre les doigts dans la bouche.)
3 : Les négatifs, c’est fragile. Feuillets spéciaux pour les transporter, sinon enroulés dans la boite de la pellicule. Pas à l’arrache, sinon pliure, et ça se voit sur les tirages.
4 : Les ampoules inactiniques, pas au dessus des bacs, sinon ça risque de voiler les photos (faire un léger film gris partout).

ILMG66Filters

Les oublis :

Il existe plusieurs types de papiers, des barytés et des plastifiés. Les plastifiés c’est le papier qu’on a l’habitude de voir, le baryté, c’est über classe si tu gères ton tirage, c’est plus précis, plus de nuances de gris, etc. (plus cher, aussi) Les deux sont soit en brillant, mat ou perlé.
J’ai omis de parler des filtres, sur certains agrandisseurs ils sont intégrés, sur d’autres il faut les rajouter. Ils servent à augmenter ou réduire les contrastes. En fait il s’agit de feuilles translucides plastiques, dans les tons rosés-orangés, que l’on place dans l’agrandisseur (dans un tiroir fait exprès). (tu as deviné que c’est ce qu’il y a juste au dessus, en photo.)

Et sinon, combien ça coûte ?

Une pellicule (Ilford) 5€ env. Les produits 15€ le litre (ils font des bidons de 5L, moins cher). Le papier, format 10x15cm 30€ env. les 100 feuilles. L’agrandisseur, neuf ça coute un bras et demi, mais c’est trouvable dans les greniers des vieux ou sur des brocantes.

Questions ? remarques ? (n’hésitez pas à me corriger si j’ai dit une bêtise)

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One thought on “La photographie argentique, pour les jeunes numériques – 2

  1. Merci pour le cou, ça fait du bien de revoir toutes les étapes….ça va faire un an que j’ai pas fait de tirage.. :( et ça me manque….

    Pour mon agrandisseur je l’ai trouvé dans un vieux labo photo d’une école… ! Ils me l’ont donnée ..

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