La jeune fille à l’huitre.

by Indigestes on 12 mars, 2013, no comments

9-DSC_0173 3-DSC_0147 1-bb

DSC_0172DSC_0178 1-DSC_0181

The World is your Oyster 

 (oyster’s blog)

1-DSC_0142 2-DSC_0145 7-DSC_0163 8-DSC_0168La fac – Genre on a cours, des fois.

6-DSC_0155 4-DSC_0149 5-DSC_0151 10-DSC_0198

DSC_0194 DSC_0196 DSC_0192

11-DSC_0200 12-DSC_0204 13-DSC_0205 14-DSC_0209

La jeune fille à l’huitre.

15-DSC_0212

L’huitre.

Rendez-vous sur Hellocoton !

La photographie argentique, pour les jeunes numériques – 2

by Indigestes on 5 mars, 2013, one comment

Dans l’épisode précédent, vous avez découvert le développement de la pellicule ! Maintenant, la suite !

*Le tirage*

Et maintenant, le tirage au labo ! (Il faut bien attendre que la pellicule soit sèche. Une heure, c’est bien. Le sèche-cheveux, c’est non !)

1-DSC_0013_2

Le labo, c’est une (grande) pièce, entièrement hermétique à la lumière, avec une (ou plusieurs) ampoules inactiniques. Les ampoules inactiniques sont des ampoules spéciales qui n’altèrent pas le papier photo. (souvent elles sont rouges, mais peuvent être vertes ou oranges) Dans le labo, LE truc, c’est l’agrandisseur. C’est une espèce de lampe-girafe. Tu as une base (là où tu poses la feuille), un pied d’où est fixé la partie lumineuse, qui est réglable d’ailleurs. (mais on en reparlera après). Avec l’agrandisseur, il faut, encore, des produits. Les mêmes, c’est pas compliqué. Les doses sont pas les mêmes, mais ça reste du révélateur, de l’eau vinaigrée, et du fixatif. Et une cuve d’eau froide, pour rincer.
Cette fois, donc, tu es dans le rouge, et non plus dans le noir. Heureusement. (Si tu fais de la couleur, il faut être dans le noir par contre) Etape 1, lumière rouge (on éteint l’autre ampoule, au cas où y’en a qui doutent). Etape 2, les bacs de produits. Etape 3, le combat avec l’agrandisseur. Comme je l’ai dit, c’est une sorte de lampe. Une lampe avec un minuteur et différentes ouvertures de diaphragmes. Le diaphragme c’est, en photo, la partie de l’appareil photo qui s’ouvre plus ou moins, pour laisser passer beaucoup de lumière lorsqu’il fait sombre, et en laisser passer moins lorsqu’il fait grand soleil. Tu sais, le chiffre, là, 2.8 ; 5.6 ; 8 ; 11 ; 16 etc. 2.8 = ouvert = beaucoup de lumière qui passe (quand il fait sombre). 16 = fermé = peu de lumière qui passe (plein soleil). Et bah là, c’est exactement pareil. (les réglages basiques de l’agrandisseur, c’est 8 pour les planches contacts (on en reparle), et 11 pour les photos en petit format, à 10 secondes.). J’ai pas besoin d’expliquer le minuteur je pense.

Cette bestiole-là elle va servir à passer du petit négatif, au beau tirage papier en positif. Dans l’agrandisseur, il y a une partie amovible où s’insère le négatif. Soit c’est un cadre déjà à la taille de la photo, soit c’est deux plaques en verres avec des petits volets réglables pour cadrer comme tu veux (pratique si 120mm, et non 35mm pour la pellicule). Et donc, il y a une ampoule, au dessus du porte négatif, qui se dirige vers la base (la table). Et tu te doutes, le papier, il va sur…la base ! Bravo !

La planche contact, c’est l’équivalent de la préview de tes photos, parce que y a pas à dire, les négatifs c’est pas génial pour voir précisément ce qui se passe sur tes photos. Pour faire une belle planche contact, on utilise un truc exprès, qui cale les négatifs et les aplatie. Le principe c’est que, tu as dans ce truc, d’abord la feuille photosensible, puis par dessus les négatifs. Tu fermes l’espèce de boite plate et hop ! Lumière ! Comme j’ai dit, le réglage « j’ai la flemme de faire des essais », c’est 10 secondes, Ø8 (Ø, c’est ouverture) Mais normalement, une fois que les bouts de pelloche sont dans les encoches, tu coupes un tibout de papier, tu le cales dans la boite, et en utilisant un cache, tu éclaires 5 secondes une partie, puis, tu décales et éclaire encore 5s la même partie et la nouvelle, puis tu caches plus rien, et 5s d’éclairage. Tu te retrouves avec un bout à 5s, un à 10s, et un à 15s. Normalement, tu te rends vite compte si tu es plus près de l’un ou de l’autre, et tu ajustes pour faire la planche contact (après avoir mis dans les bacs de produits, hein, sinon c’est blanc.). (Faites des essais, parce que, quand même, une feuille A4, c’est pénible si c’est raté.)

1-DSC_0018_2

Les tirages ! A ce moment-là, tu vois sur ta planche quelles photos sont cools et réussies, pratique ! Alors tu en sélectionnes une, tu places le négatif dans l’encoche prévue à cet effet dans l’agrandisseur. Ensuite, avant de mettre ton papier, tu allumes l’agrandisseur et tu regardes ce que ça donne. Là tu règles la netteté (avec un miroir à pied spécial) et la taille suivant la taille de ton papier. Pour la taille, c’est en faisant glisser le bloc lampe sur le pied, plus haut, c’est plus grand, et plus bas, c’est plus petit. Le must, là, c’est d’avoir une photo déjà faite et de se caler dessus. Sinon, les agrandisseurs ont des caches rouge, pour permettre d’avoir la feuille photosensible posée sous la lumière sans que ça lui fasse quoi que ce soit. (mais personnellement je trouve qu’on voit pas assez comme ça, pour bien se caler et pour faire la netteté). Une fois que c’est tout bon, soit tu fais des essais, exactement de la même façon que pour la planche contact, mais cette fois Ø11. (donc, 5, 10, 15s) (Pour les essais, imaginons, à 5 c’est blanc (donc on voit rien, c’est pas assez), à 10 c’est gris-bof, et à 15 c’est noir (donc trop de temps) (c’est pas possible, à ce point là, mais c’est un exemple), ça se situe donc entre 10 et 15 secondes. Là, simple, il faut faire 12, 13 et 14s, pour être sûr. Donc même bordel qu’avec 5, 10, 15, sauf qu’on prend un petit bout pour chaque temps. Simplement.) Puis lorsque le temps est trouvé, feuille entière ! Donc on cale la feuille pour que l’image la remplisse (ou laisse un beau cadre, au choix. Y a des trucs exprès pour faire des supers cadres d’ailleurs).

Une fois que la feuille est flashouillée, il faut la mettre dans le révélateur 2 minutes, puis bain d’arrêt le temps de rincer, et fixateur 4 minutes. (les temps, c’est en gros, vaux mieux trop longtemps que pas assez.) Une fois que c’est fait, c’est possible de la regarder à la lumière normale. (mais il faut rincer 10 minutes hein, sinon merci les produits qui puent. Et séchage. Là, tu peux sèche-cheveux-iser.)

2-DSC_0016_2

Les bêtises que j’ai fait et qu’il ne faut pas faire :

En numéro 1, le mélange de produit, c’est NON ! Parce que révélateur et fixatif, ça réagit ensemble et ça pue la mort. (et puis ça n’a aucune utilité surtout.)
2 : on se lave les mains, et on prévoit des chiffons. Parce que y a toujours un moment où il faut récupérer la feuille dans le produit, et les produits ça tache. Et en plus, ça marque le papier vierge. Si tu as, par exemple du fix’ sur les doigts, ta feuille n’affichera rien à ces endroits là. (les impressions d’empreintes digitales ça peut être classe sur le bord d’une photo, mais pas si c’est accidentel) (Pareil, faut éviter de se frotter les yeux, de se mettre les doigts dans la bouche.)
3 : Les négatifs, c’est fragile. Feuillets spéciaux pour les transporter, sinon enroulés dans la boite de la pellicule. Pas à l’arrache, sinon pliure, et ça se voit sur les tirages.
4 : Les ampoules inactiniques, pas au dessus des bacs, sinon ça risque de voiler les photos (faire un léger film gris partout).

ILMG66Filters

Les oublis :

Il existe plusieurs types de papiers, des barytés et des plastifiés. Les plastifiés c’est le papier qu’on a l’habitude de voir, le baryté, c’est über classe si tu gères ton tirage, c’est plus précis, plus de nuances de gris, etc. (plus cher, aussi) Les deux sont soit en brillant, mat ou perlé.
J’ai omis de parler des filtres, sur certains agrandisseurs ils sont intégrés, sur d’autres il faut les rajouter. Ils servent à augmenter ou réduire les contrastes. En fait il s’agit de feuilles translucides plastiques, dans les tons rosés-orangés, que l’on place dans l’agrandisseur (dans un tiroir fait exprès). (tu as deviné que c’est ce qu’il y a juste au dessus, en photo.)

Et sinon, combien ça coûte ?

Une pellicule (Ilford) 5€ env. Les produits 15€ le litre (ils font des bidons de 5L, moins cher). Le papier, format 10x15cm 30€ env. les 100 feuilles. L’agrandisseur, neuf ça coute un bras et demi, mais c’est trouvable dans les greniers des vieux ou sur des brocantes.

Questions ? remarques ? (n’hésitez pas à me corriger si j’ai dit une bêtise)

Rendez-vous sur Hellocoton !

La photographie argentique, pour les jeunes numériques – 1

by Indigestes on 28 février, 2013, no comments

La photographie numérique, c’est bien, et c’est sûrement tout ce que tu as connu dans ta vie. Tout au plus, lorsque tu étais gamin t’avais eu un jetable, et puis une révolution technologique plus tard, un compact 3Mpx de 5Kg. Mais la photo argentique, tu ne l’as pas connue, pas vraiment. C’est vrai, les jetables, d’une part, on était trop jeune pour être intéressé et/ou comprendre comment d’une petite boite en plastique on arrivait, une semaine plus tard, à avoir 36 photos sur papier. La magie du service photo de Casino. Et d’autre part, un jetable, ça restait très très basique niveau utilisation. (à 7 ans, en même temps, tu te vois avec un reflex dans les mains ?)

Je n’ai pas échappé à ce changement-là. J’ai eu des jetables, et même un appareil tout automatique où il fallait placer soi-même la pellicule. Ensuite, j’ai eu un compact, puis un autre, puis un reflex, puis un autre, que j’ai actuellement. (le D90, si y a des curieux, et avant c’était le D40. Nikon for life, the fragrance by NinAnthea)

Et tu vois, je ne pensais pas faire de la photo argentique, avec son p’tit labo rouge, ses produits chimiques et tout le bazar. Et puis soudain ! Je suis arrivée à la fac d’Arts Plastiques, et j’ai pris l’option photo, parce que je voulais faire photo, et parce que le prof avait une bonne tête. (Parce qu’on avait 2 profs au choix) Premier cours, il nous annonce qu’on ne fera qu’exclusivement de l’argentique. Ah, bon. D’accord. Je vais pas te parler du « ah mais faut que je récupère l’appareil maternel qui est resté chez elle ! » et compagnie. Je vais te parler de ce que j’y ai appris dans ce cours (pas de tout, la théorie et les photographes on verra une autre fois, peut-être, si tu me demandes suffisamment longtemps). Peut-être que tu te demandes comment ça marchait, avant, la photographie. Parce que le numérique, tu as vite compris, mais quand même, ces vieilles pellicules noir et blanc, elles t’intriguent. Ca tombe bien, je vais parler de ça ! (Parce que, bon, quand même, je suis un tout petit peu tutrice depuis un an pour aider les petits étudiants de licence à bosser au labo.)

La photographie argentique, pour les jeunes numériques.
(avec de la culture générale photographique dedans.)

*Histoire de la photo*

(je te fais la version télégramme, ça va être très très très long sinon, et puis si tu es intéressé, va lire Photographie et Société de Gisèle Freund.)

Depuis l’antiquité : Camera obscura (chambre noire)
1826 : Nicéphore Niepce (plusieurs heures d’exposition, positif direct : photo unique)

800px-View_from_the_Window_at_Le_Gras,_Joseph_Nicéphore_Niépce,_uncompressed_UMN_source
1835 : Louis Daguerre (Daguerréotype) (30 min d’exposition, positif direct, toujours photo unique, non reproductible)

boulevard_du_temple_by_daguerre
1839 : l’invention de la photographie devient publique (l’Etat achète le brevet, et tout le monde peu l’exploiter)
1841 : Talbot (Calotype) (invente le procédé du négatif-positif, que nous connaissons.)
1844 : Publication du premier livre avec des photographies : Pencil of Nature, de Talbot.

Large_H1000xW950
1869 : Prémices de la photo couleur.
1884 : G. Eastman (Kodak), crée le film en Celluloïd (le film plastifié des pellicules)

Ensuite, tout ce bazar s’est amélioré de plus en plus, avec des appareils plus légers, et des pellicules comme celles que nous avons aujourd’hui.
Photo couleur : 1946 (1935 pour les diapositives))

Oui, c’était bref, mais c’est tellement long en détails que c’est pas la peine.

 *Le développement*

 Maintenant, je vais vous parler du labo, et de comment tout cela se passe.

La première étape, lorsqu’on a dans ses mains une pellicule finie, c’est le développement. Passons donc du film enroulé dans la boite plastique à un film transparent avec nos négatifs de photos.

C’est super simple, il faut une pièce hermétique à la lumière, un chronomètre, une cuve de développement, une spire (métallique ou en plastique), un truc à tirer le film de la pellicule ou un décapsuleur, des ciseaux, et des produits. Du révélateur, du fixatif et du vinaigre blanc. Et de l’eau froide. Et des récipients gradués et un thermomètre.
Une fois que tu as tout ça, il faut ruser et faire ressortir le bout du film enroulé dans la pellicule, afin de pouvoir, une fois dans le noir complet, l’enrouler dans la spire. La spire c’est un support, une sorte de rail en forme de colimaçon où le film va se mettre, tout bien comme il faut, pour baigner dans les produits, tout bien comme il faut. (oui parce que sans ça, la pellicule elle reste collée contre elle même et adieu les photos.) C’est l’étape flippante, parce que tu l’auras compris, tu es dans le noir total. Pas d’erreur possible, soit tu es dans un cours de photo où tu pourras appeler le prof pour qu’il te sauve, soit t’es dans la merde. Basiquement, c’est ça.

Ensuite, la jolie spirounette remplie (et un coup de ciseau dans le film pour la détacher du support) va dans la cuve noire (hermétique à la lumière, tu t’en doutes). Tu fermes la cuve et tu rallumes. (Bon j’ai pas précisé, mais il faut « retailler » le bout de la pelloche avant de la mettre dans la spire. Sachant que ça tu le fais à la lumière, pas de soucis. Oui tu cales le bout de la pelloche dans la spire dans la lumière. Ouf ! Enfin sauf si tu utilises un décapsuleur…)

5-DSC_0022_2 4-DSC_0021_2

Après, c’est de la chimie. Dosage de produits (que je ne vais pas donner ici, vu qu’ils ne sont pas toujours les mêmes et puis tu t’en fous de savoir qu’il faut 1 dose d’eau et 1 dose de produit, non?) Donc révélateur+eau, à 20°C le mélange, attention ! (sinon il faut adapter les temps. Nous on a un beau tableau, ça va c’est tout bête. Plus c’est chaud, plus c’est rapide…Ou l’inverse.) Donc ce mélange là, il va dans la cuve, pendant 13 minutes si tu as les mêmes produits et les mêmes pellicules que moi. Et régulièrement il faut secouer la cuve, histoire que le produit se répartisse bien ; secouer ça veut dire retourner la cuve puis la remettre à l’endroit, c’pas un shaker, on fait pas des cocktails là. (La cuve, elle a un double couvercle en fait, un premier en forme d’entonnoir qui va se mettre dans le tube central qui tient la (ou les) spire en place, et qui permet de verser les produits sans avoir à ouvrir. Et le 2e c’est un bouchon tout simple pour pouvoir remuer sans tout renverser.)
13 minutes plus tard, tu vides la bête. Evier, vive la pollution. Et puis : bain d’arrêt (eau+lichette de vinaigre), juste le temps de rincer. Cette étape là sert juste à rincer la pellicule du révélateur, et à arrêter son action. Le vinaigre n’ayant pas le même pH que le révélateur, il arrête le processus de révélation dès son contact avec le film, c’pratique. Notez qu’il existe du bain d’arrêt tout fait, mais c’est aussi simple de prendre du vinaigre.
Puis, 4 minutes de fixatif. A la fac, c’est dans des bocaux tout prêts, mais c’est comme l’autre produit, c’est dilué. Et comme pour le révélateur, tu remues.
4 minutes plus tard, tu vides (dans le bocal, ça sert plusieurs fois, pratique). Et là, tu rinces à l’eau froide pendant 10 minutes ! Puis tu sors délicatement la pellicule de la spire en faisant des oh et des ah, et puis tu l’étends dans un placard à l’abri de la poussière.
En tout, donc, si tu mets pas douze ans à enrouler ta pellicule dans la spire ou à atteindre 20°C, tu en as pour une demi-heure.

(Il est possible de mettre un produit, l’agent mouillant au dernier rinçage à l’eau, pour éviter les traces de gouttes d’eau, mais c’est un produit qui tache les pellicules si tu fais pas gaffe, donc moi, je zape.)

7-DSC_0028_2

A ce moment-là, la première fois surtout, mais les autres fois aussi, tu te rends compte de la magie qu’est le développement argentique. Je ne saurais pas comment expliquer, voir sur le film ses photos, en négatif, c’est juste merveilleux et magique !

Voilà, c’est tout pour la première partie de l’aventure au labo photo ! Le prochain article parlera donc du tirage sur papier. Accrochez-vous à vos slips et à la prochaine ! 

6-DSC_0023_2

La cuve, son couvercle entonnoir, et la spire sur le support-à-spires

3-DSC_0020_2

Rendez-vous sur Hellocoton !
%d blogueurs aiment cette page :