Je ne sais plus.

Je ne sais plus écrire.

C’est la plus navrante des constatations que j’ai fait aujourd’hui. Après le fait d’être invisible, mais c’est une autre histoire.

Je ne sais plus écrire. Je ne sais plus dire ce que je pense et ce que je ressens. Ca a toujours été ainsi, depuis le début mais je savais faire semblant d’écrire et vomir mes mots sur le papier numérique. Maintenant je regarde le gris de mon écran et je ne pense même plus aux mots que je veux y inscrire. Je ne sais plus. Ecrire s’oublie ; je ne pensais pas. Je ne pense pas assez je pense. J’ai trop longtemps préféré rêvasser mes vies rêvées, entourée de tout ce dont je souhaite au plus profond de moi ; et de tout ce qui me fait le plus peur, ce qui me hante. Alors je fais semblant de faire semblant. J’étale mon néant sur le gris et je chante comme je peux tout ce qui fait ma vie.

Quelques fois il ne faut qu’une histoire de respect pour écrire son vomi régurgité. Je sais depuis longtemps que je ne suis pas respectée, c’est comme ça. Un jour je comprendrai pourquoi, ou peut être que je changerai ce qui n’est pas respectable chez moi.

(…)

Je sais écrire. Je l’ai toujours su au fond de moi, c’est ce qui fait ma personnalité la plus intéressante, et la plus troublante et dérangeante il paraitrait. J’ai découvert que mes textes pouvaient émouvoir, émouvoir pour de vrai, pas comme les romans un peu tristes où on ne s’identifie pas vraiment aux personnages et qui pourtant ne nous donne pas envie. Il parait que je peux faire pleurer rien qu’en écrivant. Imagine si je parle. Il faudrait que j’essaye un jour de faire pleurer en parlant, ça doit être jouissif. Tellement violent de sortir toutes ces pensées terrifiantes et de les balancer a quelqu’un qui n’a rien demander. Pourtant lorsqu’on me demande je ne sais pas dire toutes ces vérités qui blessent. Un jour j’y arriverai, ou je me noierai dedans, comme je l’ai toujours fait. Demain peut-être que je déverserai toute ma vie devant ses yeux. Peut-être, il ne sera même pas là.

(…)

Et puis je pars. Je me lasse d’attendre une réaction inexistante. Je suis lassée. Je suis bien invisible, même pour lui. Sinon il me regarderai quand je le regarde et que j’attends qu’il me regarde et qu’il me dise quelque chose. Tout le monde me lasse en ce moment. C’est peut être l’absence de moi qui fait ça. Je n’existe plus. Je ne suis plus qu’un regard que personne ne voit ni ne comprend. Un jour j’existerai pour quelqu’un mais ça ne sera ni toi ni tous les autres. Pour l’instant je reste invisible à n’exister que pour mon appareil photo et la musique merveilleuse de l’opéra.

[01-08-11]

Ω

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