Ce constat énervant.

Ce constat que tu fais tous les ans à la même époque. Un corps vieillit, un peu comme une chute lente et interminable où minablement tu t’écraseras à la fin. Alors en attendant ce point final tu contemples tout ce qui entoure ta chute, tu essayes de distinguer les choses, tu essayes de te distinguer de tous ces autres qui comme toi chutent, plus ou moins à ton niveau, plus ou moins à ta vitesse. Il y en a toujours une partie qui chute un temps à tes cotés et puis d’un coup il semble que sa chute s’arrête avant la tienne, parfois même bien avant que tu ne puisses seulement distinguer le fond, la fin de ta chute. Alors tu regardes un peu vers le haut en le cherchant et tout ce que tu vois c’est tous ces autres qui eux aussi chutent au dessus de ta tête. Il y en a qui essayent de s’agripper sur les bords que tu contemples en tombant. Ceux là espèrent arrêter la chute, ou au moins la ralentir un moment. Ils sont au final comme un morceau de suie accroché sur la paroi de la cheminée, ils vont finir par tomber bien plus vite qu’ils ne le pensent, et en bas la collision est toujours la même, plus ou moins violente, plus ou moins espérée.
Tous les ans à la même époque tu passes devant un chiffre, toujours différent qui te prévient que tu te rapproches inévitablement du bas et en même temps te re-situe, comme les chiffres dans les cages d’escalier, comme pour te rappeler que tu n’as gravi que trois étages et qu’il t’en reste encore autant.

[24-10-2011]

Ω

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