Je suis la lumière.

Je suis la lumière. La lumière rouge dans le noir du labo. L’instant, le fragment lumineux du déclenchement photographique. Ce flash d’instantanés imperceptibles que je m’évertue à remarquer et à fixer sur le papier plastique de la pellicule.

Je suis la photographie. Je suis cette photographie inutile que plus personne ne fait désormais. Je suis le trivial photographique, ce quotidien que je mets en exergue avec les cadres que j’ai instinctivement choisis. Je suis cette perfection photographique que tout le monde cherche à atteindre à l’infini. Je suis la perfection que tu ne cherches plus, que je ne fais que chercher chez toi et les autres, en vain. La perfection n’est plus d’actualité j’en ai peur. Il ne reste que ce désir façade de la perfection. Plus personne ne veut être parfait mais tout le monde veut avoir l’air de vouloir être parfait. Il y a trop peu de gens parfaits. Le monde se détériore peu à peu. Plus le temps passe, plus la perfection qui fait parti de ce monde disparaît, reste très peu en eux et moi, pour nous rendre un peu plus forts, plus grands que les imparfaits navrants. Nous sommes trop peu à présent. Rien n’est plus navrant que ça.

[20-11-11]

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