Vide.

L’écriture comme vomissure de soi. J’écris pour vider mon trop plein sentimental, comme certains qui évacuent en hurlant.

J’écris pour contempler le monde aussi. Parce que le monde se contemple par écrit. Les yeux servent à ne pas voir. Peut-être faut-il les fermer pour pouvoir comprendre ce qu’ils perçoivent. Lorsque j’ai besoin de régurgiter ce trop plein j’écris sans penser. A vrai dire cela n’arrive que trop peu souvent. Je ne décide pas de me trouver dans cet état de volonté vide, de trop plein à rendre.

[07-11-11]

Ω

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Écrire et c’est le vide.

C’est étrange et dérangeant de sentir parfois, une envie si forte qu’elle vous oblige à vous lever. Écrire. Déverser encore et toujours des flots de lettres, de mots sans suite. Fermer les yeux, essayer de faire le vide et sentir encore et encore ces mots, ces paroles dans notre tête, sans jamais les faire partir. Écrire et c’est le vide.

J’ai du mal à écrire, sans raison. Peut être mon jugement sur moi même et mon écriture vient de baisser. Ne pas se comparer aux autres est un bon moyen de se prouver que l’on écrit bien. J’ai forcé cette comparaison, je suis étonnée de ce que j’ai pu trouver, et j’ai du revoir mon jugement à la baisse. J’ai des doutes concernant l’utilité de ce que j’écris. Je sais que j’écris pour moi avant tout, je sais aussi que j’ai horreur de me décevoir. Pourtant je ne me déçois pas, pas si je ne lis pas. Ma logique me dit alors de ne plus lire, jamais, ou alors juste pour faire semblant de m’intéresser. Lire le journal, des bandes dessinées, des lettres. Les lettres. Je me déçois encore une fois. Je ne sais pas écrire sur le moment. Il me faut attendre que les mots viennent. Que ma tête soit pleine à craquer, que je ne puisse plus fermer les yeux sans les voir et les entendre. Il m’est impossible d’écrire à quelqu’un une lettre qui sort de ma tête de cette façon. (…)

[01-05-09]

Ω

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Je n’aime pas écrire.

Je n’aime pas écrire, c’est lassant et trop lent. Je n’aime pas tenir le stylo entre mes doigts et former des lettres approximatives, toujours plus éloignées de ce à quoi elles devraient ressembler. Je n’aime pas écrire mais j’aime dire des choses. Il m’arrive de trop parler sans n’avoir rien à dire à personne et là, mon monologue incessant me navre sans que je réussisse à me taire. Pour palier à mon énervement de m’entendre dire des choses inutiles je me suis mise à écrire. Finalement je n’écris pas mes vomissures navrantes, j’écris autre chose ; cette autre chose qui ne sort pas de ma bouche. Je pensais mes inutilités orales seules paroles ayant besoin de sortir de moi mais à l’évidence il y avait aussi ma main qui voulait déblatérer en écho avec ma bouche.

Parfois je ne comprends pas mes mots. Lorsque je réfléchi les mots, leur orthographe par exemple, ils me paraissent soudainement invraisemblables et sortant de mon imagination. J’ai beau dire et redire ces mots à voix haute ils n’existent plus ; leurs sons n’évoquent plus rien en moi, à part peut-être un charabia d’une langue ancienne ou d’une contrée lointaine. Pourtant à chaque fois ce mot existe, je suis juste dans l’incapacité de l’identifier aussi bien phonétiquement que par écrit. Pour sortir de cette incompréhension il me faut ouvrir un livre de mots et chercher, vérifier.

Je n’aime pas écrire, je passe trop de temps à chercher mes mots dans les livres, mais pire encore je passe trop de temps à écrire, ou plutôt écrire me prend trop de temps : ma pensée est comme une voix interminable qui me dicte quoi écrire, un peu comme le font certains professeurs au lycée, à la différence près qu’eux ont leurs textes sous les yeux et peuvent le répéter indéfiniment si l’envie leur en prenait. Alors que mes pensées, elles, arrivent en un instant et disparaissent l’instant suivant, aussitôt remplacées et ainsi de suite. Je me retrouve souvent avec des morceaux de phrases interminées et interminables, la fin a quitté mon esprit avant que ma main n’ai eu le temps de la fixer sur le papier ou que ma mémoire ne l’ai enregistré. Oublier ces fins de phrase m’énerve au plus haut point, et c’est une des raisons qui m’a fait apprendre le clavier de la machine à écrire puis de l’ordinateur lorsque j’étais enfant : il est beaucoup plus rapide de taper un texte que de l’écrire à la main. Cela m’arrange bien d’ailleurs parce que le texte tapé est bien uniforme, sans ratures et chose très importante : les lettres sont toutes exactement les mêmes et c’est mieux ainsi. Je n’aime pas écrire et pourtant j’aime noter des choses sur des carnets, faire des listes de choses à faire ou à acheter. J’aime bien clarifier mon esprit avec les listes.

J’ai des listes de tout : des choses à faire, à ne pas faire, de choses à cuisiner, de choses qu’il ne faut pas oublier, etc. Je garde toutes mes listes avec mes post-its écrits. Cela me permet de garder une trace de ce que je devais faire et de ce que j’ai fait. Cette boite est blanche, je l’ai peinte, et contient aussi quelques cartes de visites de gens à qui je devais écrire il y a maintenant plus de deux ans, et à qui, bien évidemment, je n’ai pas écrit.
Je n’écris plus à personne. Principalement parce que les rares personnes avec qui je correspondais ont fini par ne plus me répondre, ce qui au fond n’est pas plus mal, vu le peu de choses que nous avons maintenant en commun. Les gens changent trop vite, ou pas assez. Et lorsque cela arrive je me lasse d’elles. Je me lasse de tout le monde. Surtout d’eux. Alors je fais semblant, semblant qu’ils ne me navrent pas avec leurs vies minables d’intérêt, semblant qu’ils ne sont pas là, qu’ils n’existent pas. Parce que de toute façon leurs existences ne m’intéressent pas, pas plus que ce qu’ils peuvent faire, dire, penser, ou vivre chaque jour.

[12-11-11]

Ω

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Je suis la lumière.

Je suis la lumière. La lumière rouge dans le noir du labo. L’instant, le fragment lumineux du déclenchement photographique. Ce flash d’instantanés imperceptibles que je m’évertue à remarquer et à fixer sur le papier plastique de la pellicule.

Je suis la photographie. Je suis cette photographie inutile que plus personne ne fait désormais. Je suis le trivial photographique, ce quotidien que je mets en exergue avec les cadres que j’ai instinctivement choisis. Je suis cette perfection photographique que tout le monde cherche à atteindre à l’infini. Je suis la perfection que tu ne cherches plus, que je ne fais que chercher chez toi et les autres, en vain. La perfection n’est plus d’actualité j’en ai peur. Il ne reste que ce désir façade de la perfection. Plus personne ne veut être parfait mais tout le monde veut avoir l’air de vouloir être parfait. Il y a trop peu de gens parfaits. Le monde se détériore peu à peu. Plus le temps passe, plus la perfection qui fait parti de ce monde disparaît, reste très peu en eux et moi, pour nous rendre un peu plus forts, plus grands que les imparfaits navrants. Nous sommes trop peu à présent. Rien n’est plus navrant que ça.

[20-11-11]

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Attendre.

Elle ferme les yeux. Les ouvre, rien ne change. Elle attend un changement, peut-être une raison de rester à attendre tout simplement. Pourtant elle n’attend rien et rien ne change. Elle attend peut-être qu’il lui parle un peu, ou lui aussi, ça ne fait plus d’importance. Elle aime bien il et lui, et tous les autres aussi. Tous ceux là ne font pas attention et ils l’oublient passablement. Elle reste là en espérant qu’ils ne l’oublieront pas totalement. Et puis qu’elle arrête d’oublier de lui donner des nouvelles. Elle lui manque aussi. Elles s’attendent sans bouger de leurs petits mondes éloignés. Peut-être espèrent-elles la même chose.

[09-10-11]

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